Photo Droits tiers#Les enfants dans des camps de déplacés dans l’est de la RDC
L’horreur atteint de nouveaux sommets dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Selon un communiqué alarmant de l’UNICEF, le nombre de violations graves commises contre les enfants a triplé en l’espace d’un mois. Depuis le 24 janvier 2025, la flambée de violence a engendré une augmentation exponentielle des exactions :
• Les violences sexuelles ont doublé,
• Les enlèvements ont été multipliés par six,
• Les meurtres et mutilations par sept,
• Les attaques contre les écoles et hôpitaux par douze.
« Nous appelons d’urgence toutes les parties au conflit à mettre immédiatement fin à ces violations graves et intolérables des droits des enfants », s’indigne Jean-François Basse, représentant par intérim de l’UNICEF en RDC.
– Une insécurité totale, des services en déroute –
L’escalade des combats a entraîné l’effondrement des services essentiels. Des milliers d’écoles sont fermées, des enfants arrachés à leurs familles, tandis que l’absence de sécurité et de justice laisse le champ libre aux pires atrocités. L’UNICEF tire également la sonnette d’alarme sur des campagnes de recrutement forcé de mineurs, qui exposent les jeunes à des abus inqualifiables. Depuis le début de l’année, 5 639 recrues potentielles ont été vérifiées à travers le pays, dont 63 enfants qui ont pu être identifiés et remis à leurs familles.
Face à l’urgence, l’UNICEF et ses partenaires redoublent d’efforts pour réunir les enfants séparés avec leurs proches. 1 200 enfants non accompagnés ont été recensés récemment, et 720 ont déjà retrouvé leur famille. Pour les autres, des solutions de placement en famille d’accueil sont mises en place, en attendant de retrouver leurs parents.
– Appel à la responsabilité internationale –
L’UNICEF appelle la communauté internationale à ne pas détourner le regard et à exiger le respect du droit international. L’organisation insiste sur la nécessité de sanctions contre les auteurs de ces crimes pour briser le cycle d’impunité qui alimente cette violence. « Nous ne devons pas rester les bras croisés pendant que cette violence horrible persiste », martèle Jean-François Basse.
Les enfants congolais sont en première ligne de ce drame humanitaire. Chaque jour qui passe sans action est une condamnation silencieuse de leur avenir.


Landrine Niangi
